Des ambulations de supermarchés, de couloirs de métro ou de bureaux, de rues commerçantes ; des errances sur Internet (qu’est-ce que c’est ?) ; des calculs de profits (est-ce si profitable ?) ; des plaisirs tristes à contempler que ce prochain qui chute n’est pas moi, ni toi, ni lui ou elle, mais un autre, qui selon le récit officiel, s’est donné tous les moyens de sa chute (ne les lui avons pas servis sur un plateau ?) ; de cette envie qu’on appelle amour ; de cet amour qu’on n’appelle pas ; de cet appel ghosté qui nous hantera jusqu’au seuil de la mort ; de cette mort que beaucoup voudraient tuer définitivement en se robotisant (et pourquoi pas ? Tant que « ça fonctionne ») et en colonisant l’espace ; de cette vie, sans queue, ni corps, ni tête ; de ce corps sans esprit ; de cet esprit, prisonnier d’un réseau de liens invisibles, cachés et couverts d’un voile d’imaginaire ; de ce cœur atrophié par moi, moi, moi ; de ces rythmes douloureux qu’un cocktail de drogues en tout genre transforme en jouissance sans lendemain… Qu’allons-nous faire ?
Sauf
Sauf est ce que, dépouillé d’illusions, le désir se soutient, les cris s’écrivent, la parole s’anime, l’amour se rappelle.