BendOver
BendOver est un groupe de musique, issu de la rencontre en 2016 entre Jean-Philippe Raymond (Joff ou Hibou), malheureusement décédé en 2019, et Philippe Lefebvre (Lipfi ou Philou), dont vous n’avez probablement jamais entendu parler qui, si vous prenez le risque de l’écouter, peut vous vriller les oreilles.
Des voix graves et intenses, des textes sombres et puissants qui vont vous angoisser ou vous interpeller, vous faire du bien ou vous faire rire, une musique à la croisée du blues, du jazz, de l’électro et du Hip-Hop qui va vous surprendre, vous casser les oreilles ou vous plaire. BendOver ne vous laissera pas indifférent. Tant mieux.
Blog au vitriol
Entre les exigences d’un employeur qui t’exploite (il est pourtant très sympa), les courses à la Rolex, de SUV sur le périph’, où chez Auchan le samedi, les élucubrations de Zemmour ou d’un autre, les papiers tout récents de la boîte de Pandore (11 300 000 000 000 de dollars d’évasion fiscale à 350 et pas un qui bande), « le réchauffement climatique, le défi environnemental qui nous attend », qu’on va relever grâce aux super-pouvoirs de Yannick Jadot et des GAFAM « qui veulent rendre le monde meilleur » (un mot sur le coût écologique du numérique), la voyouterie institutionnalisée en uniformes, la poésie du métro (le printemps des pouets pouets), la publicité de soi-même érigée en modèle de « savoir-être », oui, l’heure est grave.
Ce qui ne veut pas dire grand chose… Est-ce qu’une heure peut être grave ? Quelle heure d’ailleurs ? Celle qu’indique la montre de notre désarroi, selon une conception du temps linéaire où ce qui nous tombe sur le coin de la gueule serait la conséquence d’une suite d’événements marqués d’un point sur une frise chronologique ? Et si le passé était à venir ? À condition de le penser, de le panser et que puisse s’en écrire un récit, s’en dire une parole. Le sauf de la misère symbolique et économique dans laquelle nous baignons, d’injonctions de beauté en injections de botox, d’internements entre nos ordinateurs et nos smartphones, de silences funestes en déambulations zombiesques, de séries idéologues en idéaux bas de plafond, du passage au piloris du moindre de nos gestes à l’autoflagellation qu’induisent nos tentatives malheureuses de développement personnel.
Philippe Lefebvre